Collectif Plastics Parasites
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Parasites de marius von mayenburg
« Il y a le soleil, dans le ciel, qui brûle, l'astre puissant, et j'ai le soleil dans le visage, dans les oreilles et dans la bouche, et j'avale le soleil, et j'avale la lumière et le monde, et tout devient noir et l'inexprimable se produit, je disparais dans ma propre bouche. »
Création 2024/2025
Texte / Marius von Mayenburg
Mise en scène / Julien Royer
Assistant à la mise en scène / Logan Person
Interprétation / Loïc Brabant, Marion Duphil-Barché, Elodie Léau, Axel Rizat, Julien Royer
Assistant à la mise en scène / Logan Person
Composition et musique live / Cyril Noël
Scénographie et Marionnettes / Manon Choserot, Camille Drai, Julien Royer
Lumières et vidéos / Florent Chaffiol
Costumes / Jennifer Minard
Collaboration / Angel Liegent
Administration / Anita Thibaud
Production et diffusion / Agnès Prévost
Production / Collectif Plastics Parasites
Co-production / La Nef - fabrique des cultures actuelles de Saint-Dié-des-Vosges
Soutiens / La Fileuse-friche artistique de Reims, Festival Marto - Scène nationale de Malakoff, Agence culturelle Grand-Est
En cours...
Ringo s’est fait renverser par une voiture et a perdu l’usage de ses jambes, il ne sort plus et vit aux crochets de sa femme.
Betsi passe son temps à s’occuper des autres, à commencer par son mari en fauteuil roulant et a fini par oublier sa propre tristesse.
Multscher est un vieil homme seul qui ère devant les supermarchés par ennui. Un jour, il a renversé un jeune homme sur un passage piéton, depuis il souhaite faire don de sa propre vie.
Friderike voudrait que son mec paye pour tout ce qui lui fait subir à commencer par sa grossesse non désirée. Elle envisage le chantage au suicide comme un bon argument.
Petrik se laisse aller totalement, il divague et n’aspire à aucune vie meilleure pour l’arrivée de son enfant. Son seul confident est un serpent dans un terrarium.
Parasites est une comédie satyrique sur les relations toxiques de dépendances, tel un vaudeville noir et cruel, les scènes s’enchainent comme des couteaux qu’on lance, et les personnages avec excès ne s’interdisent plus aucune barrière dans leurs mensonges, leurs manipulations et leur mauvaise foi. Ils sont accidentés, cloitrés dans leurs appartements en plein été caniculaire et ne peuvent survivre à leurs psychoses qu’aux dépens des uns des autres.
Marius von Mayenburg exprime à travers cette pièce l’idée qu’une société ne peut plus se tenir debout quand les liens sociaux sont rompus, quand il ne reste que l’enfermement et la dépendance.
Les personnages vivent dans les quartiers périphériques, ils sont précaires et invisibles. Et à travers les gifles verbales qu’ils s’envoient, ils nous font passer du rire à l’effroi. Si ils donnent l’impression d’être en dehors de la société, des « parasites », leurs sensibilités affirment bien au contraire que c’est la société qui est malade et préjuge de leur inutilité
Parasites interroge la capacité humaine à s’adapter ou non à ce qui l’entoure, à une société libéralisée, dérèglementée, inadaptée à celles et ceux qui en sont exclues, par leurs dépendances, leurs peurs, leurs maladies, leurs solitudes, leurs pauvretés, leurs traumatismes.
Parasites interroge la capacité humaine à s’adapter ou non à ce qui l’entoure, à une société libéralisée, dérèglementée, inadaptée à celles et ceux qui en sont exclu.e.s, par leurs dépendances, leurs peurs, leurs maladies, leurs solitudes, leurs pauvretés, leurs traumatismes.
Ces situations ne sont pas sans rappeler les faits historiques que nous venons de vivre avec les confinements successifs et les traumatismes de notre temps.
Au fil des créations au sein du collectif Plastics Parasites, j’essaie de définir une esthétique qui croise d’une part les disciplines et surtout qui déconstruise les schémas narratifs à travers d’autres écritures visuelles, musicales et plastiques.
Parasites est une pièce qui m’accompagne depuis de longues années. À l’origine de mon envie de devenir metteur en scène et de l’identité du collectif.
Si la pièce me donne l’occasion d’un retour à une dramaturgie plus conventionnelle, elle est pourtant intéressante dans sa construction accidentée, à l’image des personnages qui s’y meuvent. Comme un scénario cinématographique, les scènes sont découpées de manière incisive, en morceaux, à l’os de ce qui est en jeu à chaque instant.
C’est une pièce qui donne toute la place aux acteurs et aux actrices pour jouir de leurs personnages, d’en définir les contours visuels comme des clichés télévisuels, à la Strip tease, de les pousser à un certain paroxysme pour mieux défendre ce qu’ils ont de plus humains en eux. Ils sont à l’image de ce qui se cache derrière eux : une société en surchauffe, qu’on regarde s’auto-détruire.
Ces personnages sont également constamment mis face à la relation qu’ils entretiennent avec leurs propres corps, ils s’infligent l’immobilité, la violence, le dégout comme s’ils étaient déconnectés de cette part d’humanité qu’il leur reste. À travers la marionnette ultra-réaliste, je souhaite souligner cette dualité entre corps et psyché, entre incarnation et désincarnation et rendre visible ce miroir intérieur auquel chaque humain est confronté en dédoublant les acteurs à travers des mannequins articulés.
À travers le double marionnettique, l’utilisation de masques et prothèses, il s’agit de créer des troubles dans la réception du spectacle où la notion du vivant est en perpétuel questionnement, suscitant de nombreux paradoxes: incarnation/désincarnation, réel/fantasme, corps artificiels/corps vivants.
Julien Royer.
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