Collectif Plastics Parasites
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PASSIF d'aNGEL LIEGENT
"Et chacun de ses coups me prouve son amour. Et chacun de ses coups vient chasser ma douleur. Et chacun de ses coups semble nous réunir. "
Création 2019 au Point Éphémère à Paris.
À partir de 16 ans.
Texte / Angel Liegent
Mise en scène - chorégraphie / Julien Royer
Collaborations artistiques / Marinette Dozeville et Angel Liegent
Interprétation / Axel Rizat
Composition et musique live / Cyril Noël
Création vidéos / Maxime Leblanc, Angel Liegent et Julien Royer.
Régie lumière vidéo / Florent Chaffiol
Scénographie, masque et objets / Manon Choserot et Julien Royer
Régie plateau / Manon Choserot
Costumes / Jennifer Minard
Administration / Anita Thibaud
Production et diffusion / Agnès Prévost
Production : Collectif Plastics Parasites [ théâtre hybride indiscipliné ]
Soutiens : Le Point Éphémère - Paris, Artcena - Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre, La Fileuse - friche artistique de la Ville de Reims, Lecture accueillie par la SACD en 2019 - Conservatoire du Grand Avignon, Le Festival Les Bisqueers Roses - Reims, Le Cellier - Reims, L’Espace BMK, scène conventionnée d’intérêt national de Metz dans le cadre des tremplins « Émergence ». Spectacle sélectionné et soutenu par la Région Grand-Est, L’Union Européenne/ Fonds Européen pour le Développement Régional , cette opération s’inscrit dans la démarche d’accompagnement, par la Région Grand Est, des entreprises culturelles régionales sur les marchés d’envergure internationale. AF&C Festival et compagnie. Le Collectif Plastics Parasites est soutenu par les crédits du programme 363 plan de relance État-Ministère de la Culture, la Ville de Reims, l’Agence Culturelle Grand-Est.
texte lauréat de l'aide nationale à la création de textes dramatiques Artcena 2018.
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Passif - celui qui est pénétré -
Passif traite de violences , notamment de la violence conjugale au sein d’un couple d’hommes.
Matthieu, 17 ans, se demande s’il est transgenre, cumule les rencontres sexuelles sans capote, brave les interdits, se prostitue pour survivre. Il a quitté l’école, se fait exploiter comme caissier dans un supermarché, subit l’homophobie à commencer par celle que lui impose son père . Sa rencontre avec Paul va tout faire basculer.
Matthieu est en quête d’identité, non pas sexuelle, mais sociale, professionnelle, familiale. Sauf qu’il ne le sait pas, il s’en fout, plus rien n’a de sens.
Figure tragique, Matthieu se pose comme victime de son destin et va, par sa sexualité, se conduire à la confusion de genre, à l’auto-mutilation, la soumission, l’aliénation.
Il est le fantasme, l’objet de désir d’un homme qui tisse sa toile insidieusement et le pousse vers un destin tragique. Matthieu joue le jeu au point de tout accepter. Victime et bourreau.
Angel Liegent interroge ainsi les mécanismes de la violence, qu’elle soit intime, psychologique ou physique et à travers ce récit, il fait avant tout état d’une génération ayant intégré les codes de la soumission et de la domination comme affirmation de leurs sexualités, un paradoxe entre désir et brutalité. Si le sujet est à vif, la pièce ne tombe pas dans le misérabilisme. Tragique, poétique, radical et performatif, Passif est une invitation à voyager dans les subtilités de l’âme humaine, de sa beauté et de ses tréfonds.
La dramaturgie s’est construite autour d’un traitement narratif original qui immerge les spectateurs dans des espaces-temps différents et qui leur propose une écoute vive et sensible. Il y a d’une part l’expérience du corps qui exulte : des tableaux construits de dialogues fragmentés, où seule la parole de Matthieu est rapportée, chaque spectateur doit ainsi imaginer la violence ou le grotesque des situations auxquelles il fait face. Et il y a d’autre part l’univers mentale et intime de Matthieu qui s’inflige la confession d’une histoire d’amour-violence.
La mise en scène est une juxtaposition de ces espaces narratifs, à travers des écritures visuelles fortes, symboliques et oniriques (vidéo et masque) et des écritures sonores qui nous plongent dans l’intimité du personnage interprété par Axel Rizat, entre témoignage radiophonique et référence à la culture musicale underground (électronique, techno, noise), jouée en live par Cyril Noël, afin de souligner les besoins d’enivrement et hypnotiques d’une jeunesse en perte de sens, qui a intégré la violence comme une forme d’expression de soi.
Il y a un état de fait en France, comme ailleurs certainement, les actes de violences homophobes et transphobes se multiplient, qu’ils soient verbaux, psychiques, physiques. Bien que les études montrent une acceptation globale du droit à avoir une identité sexuelle différente ou d’appartenir à un genre autre que celui du féminin/masculin, les tabous et les préjugés demeurent au sein des familles, des écoles, du monde professionnel… Cela entraine en effet un certain nombre de freins à la construction identitaire, affective, sociale des jeunes homosexuel(le)s et transgenres, puisqu’iels seront confronté.e.s plus intensivement à cette violence et cela, dès l’école primaire jusqu’au sein de l’entreprise et des administrations.
Suis-je réduit à une forme de passivité sociale si je suis gay?
C’est cette réflexion que je me suis faite en passant cette commande d’écriture sur les violences conjugales dans le milieu LGBT+, non pas pour explorer la morale mais bien l’hégémonie à travers le prisme de l’art-vivant. La banalité est portant surprenante, les violences au sein des couples homosexuels sont statiquement les mêmes que chez les couples hétérosexuels, concernant toutes les classes sociales et apportant les mêmes aliénations, silences, peurs pour les victimes. Pourtant, les services de police, de psychologie, les travailleurs sociaux ne sont pas formés pour aider et accompagner ces victimes qui sont ostracisées, dont les plaintes de sont pas considérées.
Julien Royer